19.05.2017 / Irreversible Festival
Pony Pony Run Run
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En 2005, Pony Pony Run Run voit le jour sur l’impulsion des frères français Gaëtan et Amaël Réchin Lê Ky-Huong. Leur premier album, You Need Pony Pony Run Run (2009), est porté par le succès aussi fou qu’inattendu de l’hymne synth-pop « Hey You ». Depuis, leur second album éponyme a confirmé l’amour que leur portait leur public, acquis aux quatre coins du monde grâce à d’innombrables concerts. Entre temps, ils ont remporté une Victoire de la musique, un NRJ Music Award et un MTV Award. À la fin de leur dernière tournée, en juillet 2013, Gaëtan a déjà quelques idées de morceaux. Or, PPRR doit se repenser : Antonin Pierre part suivre sa propre route. Le trio redevient duo. C’est l’occasion, selon Amaël, « de se recentrer sur nous deux : en tant que frères et aussi en tant que musiciens, afin de trouver un nouvel équilibre. »
Voyage Voyage est l’album de PPRR qui s’est créé le plus naturellement. Il a été écrit lors des nombreux voyages de Gaëtan (Groenland, Japon, Belize, Chine, Australie, Islande, Laos, Malaisie, Etats-Unis, Mexique) où il a composé en avion ou dans des hôtels, sur ordinateur ou sur carnet. Le tout prend forme dès la fin 2014 avec l’apport d’Amaël et puis du fidèle Frédéric Lo, qui avait déjà réalisé leur premier disque. L’objectif : le plaisir de jouer dans le home studio de Gaëtan, situé aux Baléares. Et renouer avec la nature : « regarder les poissons, courir sur le bord de mer, se poser sur des rochers au soleil... » De ce bien-être est né un album de mélodies pop cependant très urbaines. Peut-être parce que les deux frères restent, selon l’aveu d’Amaël, des «citadins émerveillés par la nature ».
Pour Voyage Voyage, Pony Pony Run Run s’est permis de tout expérimenter, et a même souhaité garder « des traces de n’importe quoi », comme le raconte Gaëtan, tout en restant fidèle à elle-même : « D’une apparente légèreté, notre musique est construite sur plusieurs couches et offre plusieurs niveaux de lectures possibles. » D’où un album résolument pop, d’une efficacité immédiate, qui peut surprendre par son orchestration au détour d’un refrain. Car le groupe est allé mixer Voyage Voyage avec Stephen Sedgwick dans le studio personnel de Damon Albarn :
« Nous avions accès à un cabinet de curiosités rempli d’instruments venant des quatre coins du monde, se souvient Gaëtan. Nous avons pu y piocher pour certains morceaux que nous avons terminés là-bas. Comme des gamins qui s’amusent avec des jouets ! »
Puis PPRR a « laisser mûrir les choses, ce qui est un luxe », admet Amaël, avec l’aide d’autres complices comme Tristan Salvati. En tout cas, Voyage Voyage témoigne toujours de la recherche du frisson épidermique que procure les belles mélodies, ici majoritairement positives. «La mélancolie, dit Gaëtan, c’est une forme de joie viscérale qui peut également apporter la tristesse. » De la festivité de « Stop » à la conclusion aux réminiscences laotiennes de « Always The Same » (en hommage aux origines des garçons), en passant par des pistes plus introspectives comme « Berlin » et « Belong », des arc-en-ciels pop se déploient.
L’ensemble se nourrit de leurs nombreuses influences, étonnamment éclectiques. « Dès notre plus jeune âge, raconte Amaël, nous avons été baignés par la musique anglo-saxonne de nos parents : Jimi Hendrix, Tangerine Dream, du blue grass... » Aujourd’hui, on peut trouver dans leur discographie Pavement, les Pixies, The Cure, les Stones Roses ou Ariel Pink mais aussi Steve Reich, Aphex Twin, Tribe Called Quest, de la musique traditionnelle africaine, du funk de la Nouvelle- Orléans comme The Meters... Et même Pantera ! Bien loin du hit eighties « Voyage Voyage » de Desireless, auquel le titre de l’album fait irrémédiablement penser. Un clin d’œil humoristique qui prouve, une fois encore que le duo ne se prend pas au sérieux, même si la sincérité a toujours été au cœur de leurs préoccupations artistiques : « Voyage Voyage fait surtout référence à la cartographie des compositions du disque, explique Gaëtan. Mais nous avons toujours aimé le second degré, le ludique et les répétitions de mots, depuis le choix même du nom du groupe ! »
Avant même de se lancer dans la musique, les deux frères étaient étudiants aux Beaux-Arts de Nantes. La forme et l’image comptent. Résultat : la superbe pochette de Voyage Voyage, qui s’impose d’ores et déjà comme l’une des plus réussies de 2016. À la fois minimaliste, chaleureuse, abstraite et organique, elle traduit les ambitions de ce troisième album qui marque un nouveau départ dans la carrière de Pony Pony Run Run. Le mot de la fin revient à Amaël, qui, après avoir discuté longuement de l’album, réalise qu’il n’a qu’une envie, remonter sur scène : « Vivement la tournée ! »
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