30.07.2017 / Estivale Open Air
Tété
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Estivale Open Airhttp://www.estivale.ch/
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« Le bonheur est à portée de main si on veut bien le voir », nous confie Tété. Et à portée de guitare, celle dont il s’est intimement rapproché ces derniers mois afin de confectionner son nouvel album, témoignage d’un retour aux sources de l’enfant prodige.
Flashback : guitariste passionné depuis l’adolescence, Tété sort son premier album, L’air de rien, en 2001. Deux ans plus tard, c’est la consécra- tion avec À la Faveur de l’Automne. Depuis, il ne s’est jamais arrêté – ni de tourner, ni de composer, pour lui ou pour les autres (de Gaël Faure à Fréro Delavega.). Il s’illustre même à la télévision avec André Manoukian dans l’émission Tété ou Dédé. Son dernier opus en date, Nu Là-Bas (2013), était aussi personnel que pop. Malgré son succès et tous ses side-projects menés tambour battant, le temps était venu pour Tété de se poser. Ce temps, il a choisi de le prendre après une tournée acoustique au Japon et à Tahiti : « C’était une vraie liberté de ne plus suivre cet engrenage qui est d’investir des salles de plus en plus grandes. Renouer avec la simplicité m’a donné envie de poursuivre dans cette voie. »
Au début de l’année 2016, Tété crée la surprise en entreprenant une série de dates à la Java à Paris et une tournée Solo Sans Sono – seul avec ses guitares – en médiathèques à travers toute la France, afin de faire « vraiment sonner sa voix, au naturel ». Pas d’enjeux commerciaux ici, plutôt une désobéissance malicieuse aux lois du business actuel, qui dictent que l’on doit tourner une fois le disque sorti. Seul comptait le désir, profondément honnête et généreux, de présenter ses nouvelles chansons. Le public ne serait-il pas le meilleur juge ? Au vu de l’accueil chaleureux qui lui fut réservé, Tété a alors entrepris de mettre la touche finale aux Chroniques de Pierrot Lunaire.
Ce sixième album studio suit un fil narratif bien précis : l’histoire « d’un homme qui doit un jour affronter la violence de la réalité. Chanson après chanson, il apprend à changer son regard sur ce qui l’entoure ». Tété ne cache pas qu’il s’est inspiré de ses propres états d’âmes : « Arrivé à l’âge de 40 ans, on réalise que, si on a de la chance de vivre autant d’expériences, on a également l’envie de s’incarner davantage. ». Mission accomplie ! Ayant lui-même produit son album (en binôme avec Jeff Delort), le musicien renoue avec le dépouillement sonore de ses débuts, se défaisant des couches rajoutées en studio : « mon principal challenge, c’était l’épure. Le français est une très belle langue qui exprime beaucoup mais, si l’on y rajoute trop d’instruments, on peut s’y perdre. L’air que j’ai mis dans mes chansons, c’est celui qui j’ai insufflé à ma vie... Lorsqu’on est porté par ses respirations, on est davantage en interaction avec l’autre.»
Ainsi, l’album parle aussi bien en son nom qu’à chacun d’entre nous. L’ouverture « La Réalité » raconte comment on perd son âme d’enfant, « Costaud » revient sur la fragilité et le manque d’amour que l’on peut tous ressentir, « N’être que soi » évoque le fait de refuser le moule impo- sé par autrui. Des chœurs entêtants de « Persona Non Grata » (« Ma plume ne veut plus de moi/ Page blanche du trépas ») au « salut solaire » de « L’amour à nos chevets », Les Chroniques de Pierrot Lunaire narre une quête personnelle tout en évoquant les méandres kafkaïens de notre société et la course à la consommation. Ce qui explique l’autre passion de Tété, celle pour le tatouage, à la symbolique riche de sens, et auquel le chan- teur a consacré une série d’émissions, Tattoo by Tété : « Le tatouage, c’est un certain rapport à la fidélité, un engagement très fort. Il va vieillir, mais pas sa signification et son message ».
Avec ses mélodies ourlées de fil d’argent, Les Chroniques de Pierrot Lunaire brille de l’amour de Tété pour le blues et le folk ancestraux, grâce auxquels il retrouve toute l’ampleur de sa voix, limpide et profonde. Le musicien a récemment changé l’accordage de son instrument fétiche, épousant des méthodes d’open tuning du début du 20e, rendues plus tard célèbres par un certain Keith Richards. « Au début du siècle dernier, il n’y avait pas d’électricité. Avec juste leur guitare et leur voix, des types faisaient chanter et danser 100 personnes ! » Nul doute qu’avec Les Chroniques de Pierrot Lunaire, son album le plus abouti à ce jour, Tété saura transporter bien plus de personnes encore.
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